Critique A

Critique A

Critique B

Critique B

Critique A

(Cela devait faire bien trois ans que j'avais acheté le DVD du film de Laurent Cantet. Disons que durant cette période, je n’ai jamais eu l'idée de sortir le film du cellophane pour le regarder à sa juste valeur. Et puis tout d'un coup, en fouinant dans ma caverne d'Ali Baba, je retombe nez à nez avec ce film. L'occasion était trop belle.) Enfin, j'ai regardé cet "Entre les murs", fiction filmée façon documentaire et Palme d'or du Festival de Cannes 2008. Le verdict est simple: Laurent Cantet signe une formidable chronique, terriblement réaliste, qui plonge le spectateur au milieu d'une salle de classe d'un collège difficile. A cela, comptez entendre des joutes verbales entre le professeur (François Bégaudeau, ancien prof justement et auteur du livre éponyme au film) et ses élèves. Dans "Entre les murs", l'on rit, l'on pleure mais, le plus important est de se retrouver scotché à l'écran et de réagir vivement face à ces nombreuses altercations entre prof et élèves. Que le quotidien d'un professeur n'est pas aisé, c'est ce que prouve ce film qui, ultra-réaliste dans ses propos, montre à quel point la bêtise humaine peut se mêler à l'innocence et à la joie, tout comme à la violence et à l'effronterie. Laurent Cantet sait filmer, à tel point que sa caméra, et son montage (souvent des plans séquence puis des transitions d'un plan à un autre assez rythmé, et ce sans aucune musique) nous donnent l'illusion de réellement faire partie de la classe et de se retrouver à la place du professeur (ou des élèves, c'est selon...). "Entre les murs" est un film criant de vérité. Une petite pépite du cinéma français comme on en fait de moins en moins. Une œuvre réalisée avec le cœur et, rien à redire, ça fait un bien fou de voir des longs-métrages comme ça.

Cliff554 • Publiée le 15/09/2013

Critique B

Un peu à l'image de toutes les dernières Palmes d'or ou autres films primés dans les divers festivals de renom, cet "Entre les Murs" divise, interroge, émerveille autant qu'il peut ennuyer. C'est qu'il s'agit d'un remarquable exemple de ces films du "vrai", ces films qui prétendent toucher au plus près de l'authenticité en reniant le plus possible l'artifice formel. Ainsi touche-t-on d'assez près au documentaire qui se contente juste de montrer... On nous montre un cours, on nous montre une cour de récré, un conseil de discipline... Super... Alors il y aura ceux qui trouveront que le film leur a été utile parce qu'il a su montrer une réalité qui jusqu'alors leur échappait. A ceux-là se joindront sûrement ceux du milieu qui encenseront ce film pour son témoignage "authentique". Et de l'autre côté il y aura ceux pour qui "Entre les murs" ne leur apprendra rien et s'ennuieront, ou bien ceux encore qui pensent que l'image donnée de l'école est travestie et/ou politiquement orientée. Connaissant bien le milieu, j'ai d'abord adoré me retrouver dans ce film et j'ai voué ses mérites contre ceux qui n'avaient pas vu le même film que moi... Et puis à la deuxième vision, moi-même je n'ai plus du tout vu le même "Entre les murs". Passé la découverte, le film n'a plus rien à dire. C'est un "film-instant" : il prend un instant et se contente de le porter à l'écran, sans regard. C'est aussi un film-instant puisqu'il ne peut être plaisant qu'un instant. Très vite il lasse. Alors oui, en fait on peut le trouver très bon ou très mauvais, mais la réalité c'est qu'il est très mauvais car au fond ce n'est pas le film que l'on juge à chaque fois, c'est le sujet. Le sujet nous plait : on aime. Le sujet ne nous plait pas : on ne l'aime pas. La façon dont le sujet est traité me plaît : le film me plaît, etc... Au fond ce film n'en est pas un : il ne dit rien, ne transmet rien. Il se contente de nous renvoyer à nous-même sans nouvel angle de vue. Ce n'est pas cela le cinéma...

l’homme-grenouille • Publiée le 29/09/2008